16/09/2021

Greffe osseuse dentaire : une étape obligatoire pour la pose d’implant ?

La pose d’un implant dentaire nécessite parfois de procéder à une greffe osseuse. C’est notamment le cas pour les patients qui présentent un volume osseux insuffisant pour poser l’implant.

Pourquoi une greffe osseuse est-elle parfois nécessaire ?

Le bilan pré-implantaire est une étape nécessaire qui se déroule lors de la consultation initiale. Au cours de cet examen, le chirurgien-dentiste va effectuer une radiographie en 3D (Cone Beam) de la bouche du patient afin d’évaluer avec précision le volume et la quantité d’os disponibles pour la pose d’implants.

En savoir plus sur les implants dentaires.

Si l’implantologue constate que le volume est insuffisant pour permettre une pose et une rétention optimale, sans risque pour la santé du patient, il devra procéder à une intervention en chirurgie pré-implantaire qui va consister à procéder à l’augmentation du volume osseux au niveau de l’endroit où sera posé l’implant.

Cette étape est-elle incontournable pour pouvoir poser un implant ?

Non, elle n’est indiquée qu’aux patients présentant un volume osseux insuffisant pour réaliser une implantation avec succès sans avoir recours à une greffe osseuse.

Toutefois, la déficience osseuse constatée est due la plupart du temps à la résorption de l’os alvéolaire où était située la dent manquante. C’est pourquoi il est fortement conseillé aux patients ayant perdu une ou plusieurs dents de les remplacer immédiatement par un ou plusieurs implants dentaires avant que l’os alvéolaire ne commence à se résorber.

En temps normal, l’os alvéolaire est maintenu par des mécanismes naturels d’auto-guérison et d’auto-régénération stimulés par les dents. Cet équilibre est rompu dès lors qu’il y a perte de dents. La résorption de l’os alvéolaire se manifeste alors par une diminution de la hauteur et de l’épaisseur de 40 à 60 % en moyenne au cours des trois premières années. D’où l’importance de réagir très rapidement pour stopper ce mécanisme.

Notons aussi, qu’il est souvent possible de réaliser l’augmentation osseuse en même temps que la pose du ou des implant(s), la condition sine qua non est d’obtenir une bonne « rétention primaire » de ce ou ces implant(s).

Quelles sont les techniques proposées ?

La restauration du volume osseux nécessaire pour la pose d’implants peut se faire selon plusieurs techniques. Citons en 3 : le comblement osseux post-extractionnel, le soulevé de sinus (sinus lift) et la greffe osseuse.

Le comblement osseux post-extractionnel

Cette intervention a pour but à la fois d’empêcher la résorption osseuse suite à une extraction et de corriger éventuellement les défauts osseux préexistants (souvent dus à une infection ou à une fêlure de la dent). Cette technique consiste à « boucher » le trou laissé par l’extraction, par un biomatériau (sous forme de particule) qui va permettre à l’os de se régénérer idéalement dans les 3-4 mois qui suivent. Il est parfois nécessaire de protéger et de contenir le biomatériau par une membrane de collagène résorbable (ressemblant à une feuille de papier). C’est ce que l’on appelle une Régénération Osseuse Guidée.

Cette technique très peu invasive permet de bénéficier de tout le potentiel de régénération présent lors d’une extraction, et de poser ensuite l’implant dans des conditions favorables, et peu invasives.

Le sinus lift, ou soulevé de sinus

Cette méthode consiste à élever le plancher sinusien en comblant la cavité ainsi créée par un substitut osseux. Elle est indiquée lorsque la hauteur résiduelle sous le sinus n’excède 5 mm.

Le chirurgien-dentiste accède au sinus maxillaire, qui est situé au niveau latéral de la mâchoire supérieure. Il procède alors à une décollement de la membrane sinusienne (appelée Membrane de Schneider), pour ensuite la soulever délicatement, formant ainsi une cavité qu’il va combler par des biomatériaux pour obtenir un volume osseux suffisant en vue de l’implantation.

Dans certains cas, le praticien peut avoir recours à la technique de Summers, qui est un relevé de sinus par voie crestale. Il aborde la crête par le bas pour élever la membrane sinusienne à l’aide d’un ostéotome et insérer un matériau de comblement osseux pour bénéficier du volume nécessaire à la pose de l’implant, réalisée la plupart du temps au cours de la même séance.

Le sinus lift est aujourd’hui une technique très répandue, que l’on peut considérer comme une intervention de routine en chirurgie pré-implantaire. Les suites opératoires sont limitées et peu douloureuses.

Dans les cas les plus favorables (volume osseux suffisant), il est possible de poser les implants en même temps que l’opération du sinus lift. Le patient bénéficie alors de nouvelles dents fixes à l’issue d’une seule intervention. Si le volume est insuffisant, il faudra laisser le temps à la masse osseuse de se reconstituer pendant une période comprise entre 3 et 6 mois avant de procéder à la pose du ou des implants.

En savoir plus sur le sinus lift.

La greffe osseuse pré-implantaire

Les greffes osseuses pré-implantaires permettent d’augmenter chirurgicalement un volume osseux trop faible au niveau du maxillaire supérieur ou de la mandibule, en vue de poser des implants et garantir un ancrage suffisant aux prothèses.

Il existe deux types de greffes osseuses :

  • Les autogreffes ou greffes dites « d’apposition » : l’os est le plus souvent prélevé sur la mâchoire de la personne qui reçoit la greffe. Pour les greffes nécessitant un volume osseux important, l’os pourra être directement prélevé au niveau du crâne. Cette intervention se déroule au bloc opératoire sous anesthésie générale et dans des conditions strictes d’asepsie, comme pour toute intervention chirurgicale.
  • Les greffes «sans prélèvement» : le praticien peut employer différents matériaux d’origine synthétique, humaine ou animale pour corriger le défaut osseux.

Le praticien procède ensuite à l’incision de la gencive, puis fixe l’os prélevé via des micro-vis au niveau de la zone concernée par l’augmentation osseuse. Ces micro-vis seront ensuite retirées. Il faut compter un délai d’attente compris entre 3 et 6 mois avant d’envisager la pose de l’implant, le temps que l’os soit bien cicatrisé.

Démonstration d’une greffe osseuse pré-implantaire en vidéo :

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