La pose d’implants ne peut se faire sans un volume osseux suffisant. Dans les cas impliquant l’extraction des molaires maxillaires (mâchoire supérieure), il est très fréquent de constater une résorption de la quantité d’os résiduel au fur et à mesure que le temps passe. En fait au dessus des molaires supérieures, il y a une cavité creuse, ou cavité pneumatique, qui s’appelle le Sinus Maxillaire. Cette cavité est tapissée d’une couche muqueuse, d’une membrane, appelée membrane de SCHNEIDER. Souvent lorsque les dents sont extraites, le Sinus va « prendre des aises », il va s’étendre au dépend de l’os alvéolaire qui soutenait les dents.
Cette déficience osseuse peut représenter un problème de taille dans le cadre de la pose d’un ou plusieurs implants dentaires. Il faut en effet que le patient présente au minimum une hauteur d’os alvéolaire de 8 mm pour permettre une insertion viable et durable de l’implant.
Des implants plus courts existent, 6 mm par exemple, mais leur fiabilité dans la région des molaires supérieures, n’est pas encore totalement validée scientifiquement.
Heureusement, des solutions chirurgicales existent pour parer à cette éventualité. Parmi celles-ci, le relevé de sinus (ou sinus lift) constitue la technique d’augmentation osseuse sous le sinus maxillaire la plus efficace. Cette technique est validée depuis de nombreuses années, et présente les garanties de sécurité et de succès nécessaires.
La technique de Summers, ou relevé de sinus par voie crestale, est indiquée quand la quantité d’os à régénérer autour de l’implant est relativement faible (lorsqu’il reste une épaisseur minimum de 5 mm d’os sous le sinus). Cette technique consiste à réaliser un comblement du sinus en élevant la membrane sinusienne à l’aide d’un ostéotome (instrument rond et métallique). Cette élévation va permettre d’insérer un matériau de comblement qui va servir à repousser le sinus et offrir le volume nécessaire pour la pose de l’implant, qui est réalisée dans la même scéance. Les suites opératoires sont généralement mineures.
Le relevé de sinus (sinus lift) par abord latéral est indiqué lorsque la perte osseuse sous le sinus est trop importante et que la hauteur résiduelle n’excède pas 5 mm.
Cette intervention à la frontière de la chirurgie-dentaire et de la chirurgie maxillo-faciale s’effectue en plusieurs étapes :
Au fil des années, et des avancées techniques, le comblement sous-sinusien est presque devenu une intervention de routine en chirurgie implantaire. Par exemple, il y a quelques années, les biomatériaux n’étaient pas aussi efficaces, et cette intervention nécessitait de réaliser un prélèvement osseux sur le patient, parfois au niveau du crâne. Heureusement cette époque est révolue, et aujourd’hui les suites opératoires sont limitées et peu douloureuses pour le patient. Toutefois, parce qu’il s’agit d’une intervention chirurgicale, il n’est pas rare de voir un œdème, un hématome ou quelques saignements de nez.
Pour ce type d’interventions consistant à augmenter le volume osseux, des conditions d’hygiène et d’asepsie rigoureuses sont nécessaires, et un bloc opératoire est préférable.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a d’ailleurs publié une synthèse en 2008 sur ces sujets (« conditions de réalisation des actes d’implantologie orale : environnement technique ») : « L’expansion de crêtes osseuses, les techniques utilisant les ostéotomes comme les ostéotomies de Summers, le rehaussement de plancher sinusien avec utilisation d’un matériau de prélèvement osseux intra-oral ou d’un matériau de substitution osseuse et les autogreffes osseuse peuvent se réaliser dans des salles d’intervention spécifiques ou adaptées ou au sein du bloc opératoire. »
Consulter les risques et contre-indications
Ecrit par Dr Michaël Lumbroso, Docteur en Chirurgie Dentaire – Mise à jour le 28 Août 2014